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flammes de l’Enfer, n’échappe plus à leur enlacement. Il serait plus aisé au bois de la crosse sainte de reverdir par l’effet d’une sève miraculeuse, qu’à l’âme qui s’est livrée aux sinistres blasphèmes de Vénus, de renaître à la Lumière des Justes ! » Ce pélerinage raconté comme il l’est, le tableau de ce trajet où tant d’amour avait fait éclater un tel repenti et soulevé tant d’espérances, forme une des plus déchirantes pages qui aient jamais été écrites !

Les Chroniques qui citent l’oracle de l’Évêque, ajoutent que le Chevalier repoussé avec cette inexorable sévérité, étant retourné dans sa patrie pour se reprendre aux débauches dont on ne voulait pas le sauver, un matin, le prêtre sans charité vit fleurir sa crosse d’amandier, pour preuve que le bois mort revivrait s’il le fallait, mais qu’un cœur contrit n’avait pas été rejeté.

Tannhäuser, désespéré par cet implacable arrêt, ne parvenant pas à toucher des oreilles fermées à la pitié, cherche pour s’y replonger l’antre de Vénus. Il veut retrouver les secrets sentiers.... et le chant des syrènes, et la voix de la Déesse se font entendre ! Il s’élance au-devant d’elles, avec le désespoir de l’anathème ; Wolfram le retient, se cramponne à lui, mais ne parvient à rompre le charme détestable qu’en prononçant le nom d’Élisabeth. Cette fois en-