Page:Lorrain - Sensations et Souvenirs, 1895.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée




UNE NUIT TROUBLE




— La somme de mystère et d’effroi flottant dans l’impalpable et l’invisible, les affinités de certains éléments fantômes, comme le vent par exemple, avec certaines formes d’animaux tenant du rêve et du cauchemar, l’aspect sorcier de certains paysages entrevus à des heures troubles et le caractère équivoque de quelques créatures, certains oiseaux entre autres, véritables ébauches de gnomes et de monstres échappés d’une tentation de Cahot ou d’une scène bohémienne de Goya, personne n’en a mieux exprimé le frissonnement et l’angoisse maladive que ce madré poète paysan dans son livre La Nature et de Jacquels, d’un geste indifférent, désignait, traînant là grand ouvert sur la table, le dernier volume de Maurice Rollinat.

<<Avez-vous lu sa Nuit d’orage ? sa Nuit d’orage passée dans l’atmosphère lourde et vénéneuse d’une chambre de campagne hantée de vieux portraits, de vieux portraits hostiles aux clairs regards fixes, aux