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d’Occident m’obligeait à faire dans la colonie de Péra, je rentre le soir à cheval à Eyoub, par le Champ-des-Morts et Kassim-Pacha.

Je croise le coupé du terrible Ignatief, qui revient ventre à terre de la Conférence, sous nombreuse escorte de Croates à ses gages ; un instant après, lord Salisbury et l’ambassadeur d’Angleterre rentrent aussi, fort agités l’un et l’autre : on s’est disputé à la séance, et tout est au plus mal.

Les pauvres Turcs refusent avec l’énergie du désespoir les conditions qu’on leur impose ; pour leur peine, on veut les mettre hors la loi.

Tous les ambassadeurs partiraient ensemble, en criant : « Sauve qui peut ! » à la colonie d’Europe. On verrait alors de terribles choses, une grande confusion et beaucoup de sang.

Puisse cette catastrophe passer loin de nous !…

Il faudrait — demain peut-être — quitter Eyoub pour n’y plus revenir…


XXVI

Nous descendions, par une soirée splendide, la rampe d’Oun-Capan.