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Au bout d’une heure, j’arrivai dans ce centre du tapage et des estaminets ; j’allai inutilement chez leur madame, et dans tous les bouges : Achmet ce soir-là fut introuvable.

Et force me fut de revenir dormir seul, dans ma chambre sans vitres ni portes, roulé, par un froid mortel, dans des couvertures mouillées qui sentaient le roussi. Je dormis peu, et mes réflexions furent sombres ; cette nuit fut une des nuits désagréables de ma vie.


LIII

Le lendemain matin, Achmet et moi, nous constations les dégâts ; ils étaient relativement minimes, et le mal pouvait aisément se réparer. La pièce détruite était vide et inhabitée ; on eût imaginé un incendie de commande comme distraction, qu’on l’eût fait faire comme celui-là ; les plus légers objets se retrouvaient partout, dérangés et salis, mais présents et intacts.

Achmet déployait une activité fiévreuse ; trois vieilles juives rangeaient et frottaient sous ses