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ordres, et il se passait des scènes d’un haut comique.

Le jour suivant, tout était déblayé, lavé, séché, net et propre. Un trou noir béant remplaçait deux pièces ; ce détail à part, la maison avait repris son assiette, et ma chambre, son aspect d’originale élégance.

Mes appartements étaient, ce soir-là même, disposés pour une grande réception ; de nombreux plateaux supportaient des narguilhés, du ratlokoum et du café ; il y avait même un orchestre, deux musiciens : un tambour et un hautbois.

Achmet avait voulu tous ces frais, et combiné cette mise en scène : à sept heures, je recevais les autorités et les notables qui allaient décider de mon sort.

Je craignais d’être obligé de me faire connaître, et de réclamer le secours de l’ambassade britannique ; j’étais fort perplexe en attendant ma compagnie.

Cette façon de terminer l’aventure aurait eu pour conséquence forcée un ordre supérieur coupant court à ma vie de Stamboul, et je redoutais cette solution, plus encore que la justice ottomane.