Page:Loti - Aziyadé.djvu/284

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Et il commença à me supplier en pleurant.

Moi non plus, je ne voulais pas le laisser ainsi, mais j’avais jugé qu’une pénitence et une semonce lui étaient nécessaires, et je restais inexorable.

Alors, il chercha à me retenir avec ses mains pleines de sang, et s’accrocha à moi avec désespoir. Je le repoussai violemment et le lançai contre une pile de bois qui s’écroula avec fracas. Des bachibozouks de patrouille qui passaient nous prirent pour des malfaiteurs, et s’approchèrent avec un fanal.

Nous étions au bord de l’eau, dans un endroit solitaire de la banlieue, loin des murs de Stamboul, et ces mains rouges représentaient mal.

— Ce n’est rien, dis-je ; seulement, ce garçon a bu, et je le ramenais chez lui.

Alors, je pris Achmet par la main, et l’emmenai chez sa sœur Eriknaz, qui, après avoir pansé ses doigts, lui fit un long sermon et l’envoya coucher.