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— Nous allons descendre jusqu’à Oun-Capan, dit Achmet, qui a ce soir encore l’autorisation de faire le programme ; nous prendrons des chevaux jusqu’à Balate, un caïque jusqu’à Pri-pacha, et nous irons coucher chez Eriknaz qui nous attend.

Nous nous perdons pour aller à Oun-Capan, et les chiens aboient après nos lanternes ; nous connaissons bien cependant notre Stamboul, mais les vieux Turcs eux-mêmes se perdent la nuit dans ces dédales. Personne pour nous indiquer la route ; toujours les mêmes petites rues, qui montent, descendent et se contournent sans motif plausible, comme les sentiers d’un labyrinthe.

À Oun-Capan, à l’entrée du Phanar, deux chevaux nous attendent.

Un coureur nous précède, porteur d’un fanal de deux mètres de haut, et nous partons comme le vent.

Le sombre et interminable Phanar est endormi ; tout y est silencieux. Dans les rues où nous courons, le soleil en plein midi hésite à descendre, et deux chevaux ont peine à passer de front. D’un côté, c’est la grande muraille de Stamboul ; de l’autre, de hautes maisons bardées de fer et plus