Page:Loti - Aziyadé.djvu/298

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serai pas perpétuellement séparé de ce que j’aime ou de ce que j’ai aimé ?

Si quelqu’un pouvait me donner seulement la foi musulmane, comme j’irais, en pleurant de joie, embrasser le drapeau vert du prophète !

— Digression stupide, à propos d’une queue réservée sur le sommet de la tête…


XXV

— Loti, dit Achmet, explique-moi un peu le voyage que tu vas faire.

— Achmet, dis-je, quand j’aurai traversé la mer de Marmara, l’Ak-Déniz (la mer vieille), comme vous l’appelez, j’en traverserai une beaucoup plus grande pour aller au pays des Grecs, une plus grande encore pour aller au pays des Italiens, le pays de ta « madame », et puis encore une plus grande pour atteindre la pointe d’Espagne. Si au moins je restais dans cette mer si bleue, la Méditerranée, je serais moins loin de vous ; ce serait encore un peu votre ciel, et les bateaux qui font le va-et-vient du Levant m’apporteraient souvent des