Page:Loti - Aziyadé.djvu/318

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kapou. Je monte dans le premier caïque qui passe. Le caïqdji me reconnaît.

— Et Achmet ?… dis-je.

— Parti, parti pour la guerre !

J’arrive chez Eriknaz, sa sœur.

— Oui, parti, dit-elle. Il était à Batoum, et, depuis la bataille, nous sommes sans nouvelles.

Les sourcils noirs d’Eriknaz s’étaient contractés avec douleur ; elle pleurait amèrement ce frère que les hommes lui avaient ravi, et la petite Alemshah pleurait en regardant sa mère.

Je me rendis à la case de Kadidja ; mais la vieille avait déménagé, et personne ne put m’indiquer sa demeure.


II

Alors, je me dirigeai seul vers la mosquée de Mehmed-Fatih, vers la maison d’Aziyadé, sans arrêter aucun projet dans ma tête troublée, sans songer même à ce que j’allais faire, poussé seulement par le besoin de m’approcher d’elle et de la voir !…