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XVIII

PLUMKETT À LOTI

Londres, juin 1876.
Mon cher Loti,

J’ai une vague souvenance de vous avoir envoyé le mois dernier une lettre sans queue ni tête, ni rime ni raison. Une de ces lettres que le primesaut vous dicte, où l’imagination galope, suivie par la plume, qui, elle, ne fait que trotter, et encore en butant souvent comme une vieille rossinante de louage.

Ces lettres-là, on ne les a jamais relues avant de les fermer car alors on ne les aurait point envoyées. Des digressions plus ou moins pédantesques dont il est inutile de chercher l’à-propos, suivies d’âneries indignes du Tintamarre. Ensuite, pour le bouquet, un auto-panégyrique d’individu incompris qui cherche à se faire plaindre, pour récolter des compliments que vous êtes assez bon pour lui envoyer. Conclusion : tout cela était bien ridicule.