Page:Loti - Aziyadé.djvu/39

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quant aux détails, je les ai toujours eus en horreur.

« Affection et dévouement illimités ! » Que voulez-vous ! c’était un de ces bons mouvements, un de ces heureux éclairs à la faveur desquels on est meilleur que soi-même. Croyez bien que l’on est sincère au moment où l’on écrit ainsi. Si ce ne sont que des éclairs, à qui faut-il s’en prendre ?… Est-ce à vous et à moi, qui ne sommes aucunement responsables de la profonde imperfection de notre nature ? Est-ce à celui qui ne nous a créés que pour nous laisser à demi ébauchés, susceptibles des aspirations les plus élevées ; mais incapables d’actes qui soient en rapport avec nos conceptions ? N’est-ce à personne du tout ? Dans le doute où nous sommes à ce sujet, je crois que c’est ce qu’il y a de mieux à faire.

Merci pour ce que vous me dites de la fraîcheur de mes sentiments. Pourtant je n’en crois rien. Ils ont trop servi, ou plutôt je m’en suis trop servi, pour qu’ils ne soient pas un peu défraîchis par l’usage que j’en ai fait. Je pourrais dire que ce sont des sentiments d’occasion, et, à ce propos, je vous rappellerai que souvent on trouve de très bonnes