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J’oublierai bientôt ces nuits tièdes, où la première lueur de l’aube nous trouvait étendus dans une barque, enivrés d’amour, et tout trempés de la rosée du matin.

Je regrette Samuel aussi, le pauvre Samuel, qui jouait si gratuitement sa vie pour moi, et qui va pleurer mon départ comme un enfant. C’est ainsi que je me laisse aller encore et prendre à toutes les affections ardentes, à tout ce qui y ressemble, quel qu’en soit le mobile intéressé ou ténébreux ; j’accepte, en fermant les yeux, tout ce qui peut pour une heure combler le vide effrayant de la vie, tout ce qui est une apparence d’amitié ou d’amour.


XXV

30 juillet. Dimanche.

À midi, par une journée brûlante, je quitte Salonique. Samuel vient avec sa barque, à la dernière heure, me dire adieu sur le paquebot qui m’emporte.