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LE MIROIR DES JOURS


L’heure m’est un tourment cruel, et tous les livres
Ne pourraient endormir ce mal fort et subtil.
Afin qu’heureusement, un jour, tu t’en délivres,
Et pour jamais, ô cœur blessé, que te faut-il ?

C’est la chanson consolatrice des paroles,
Et l’émotion tendre affaiblissant la voix,
Qui dissipent le doute et les angoisses folles ;
Et le baiser rêvé qui descend vers les doigts…

C’est l’amour qui s’empare, enfin, de la pensée,
L’occupe tout entière et la dirige au loin
Vers celle-là qui dans la détresse est passée,
Sœur dont l’âme éprouvait l’impérieux besoin…

Comme je te redoute, affreuse solitude !
Sans espoir, je ne sais rien que me torturer ;
Et je ne puis garder cette fière attitude
De sourire toujours quand je souffre à pleurer !