Page:Lozeau - Le Miroir des jours.djvu/171

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
176
LE MIROIR DES JOURS


LA PREMIÈRE


 
La première qu’on aime est toujours la plus belle.
On la cherche des yeux comme du souvenir.
Elle ne peut cesser de nous appartenir
Par ce qu’il reste en nous de jouissance d’elle.

Notre cœur inconstant lui demeure fidèle.
C’est elle qu’en nos bras nous rêvons de tenir
En toute femme aimée, et qu’on voit revenir
Dans un sourire, un geste, un mot qui la rappelle.

Elle a mêlé son âme à notre âme, elle est nous.
Quand devant la beauté nous ployons les genoux,
C’est elle, reconnue en d’autres, qu’on adore.

Son amour nous retient et nous suit pas à pas,
Car nous gardons, unique, à nos lèvres encore
Un baiser que tous les baisers n’effacent pas !