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LE MIROIR DES JOURS


LABEUR AMER


 
Ceux qui veulent capter, comme un oiseau céleste,
Le rêve pour l’enclore en un vers immortel,
Après l’effort, ceux-là savent ce qu’il en reste,
Et mâchent un dégoût plus amer que le fiel !

Donc, le labeur est vain, puisque l’image est fausse,
Comme au reflet menteur d’un miroir déformant,
Le Verbe, refusant plus souvent qu’il n’exauce,
N’a pas prêté sa force auguste au sentiment.