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LE MIROIR DES JOURS


Celui qui lève le marteau,
Exempt de l’orgueil qu’on redoute,
Et dont la peine vous est toute
Offerte, Seigneur, sans un mot…

Celui qui sue avec misère
Seulement pour gagner son pain,
Et qui n’attend pas pour demain
Le renom, comme son salaire.

Seigneur, à vos yeux le plus grand
N’est pas l’ouvrier dont la gloire
Consacre à jamais la mémoire :
Le dernier siège au premier rang.

Forgeron du vers, que ton âme
S’illumine modestement
Au mystérieux élément
Dont le Ciel entretient la flamme.