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LE MIROIR DES JOURS


FEUILLE PLAINTIVE


 
Dieu ! Je m’en vais au vent funeste qui me prend !
Je suis toute petite et le vent est si grand !
Ah ! je la pressentais cette suprême épreuve !
Je m’en vais dans le vent comme au courant d’un fleuve,
Chose menue et frêle avec des taches d’or !
Je m’en vais, et mes sœurs sont aux branches encor !
Si, comme les oiseaux à tous les vents rebelles,
Pour m’en aller là-haut mourir, j’avais des ailes !
Que j’étais bien au bout de mon rameau, là-bas !
La brise m’agitait, je ne la craignais pas,