Page:Luneau - La forme abdominale de la typhose dans Vaucluse.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

doute les causes premières, car les causes premières sont en dehors de notre portée, mais les causes prochaines, c’est-à-dire les conditions qui déterminent les phénomènes morbides. Et le jour où ces conditions sont connues, ou le déterminisme du phénomène est fixé, nous nous arrêtons satisfaits ; le but est atteint. Car, devenant maîtres de ces conditions, nous serons maîtres du phénomène lui-même et nous pourrons le reproduire à notre volonté et le faire cesser à notre gré[1]. »

Mais ce que l’homme de science, le professeur peut faire, le praticien ne peut le réaliser. Son rôle doit donc se borner dans l’observation exacte, parfaite et complète de tous les phénomènes morbides qu’il doit consigner afin d’éclairer le premier dans ces recherches et de l’aider dans la découverte de la vérité.

Connaître la vérité des faits, c’est connaître de quelle manière ces faits se produisent ; c’est en déterminer les causes, les conditions et les lois. Pour parvenir à ce résultat, il faut observer, beaucoup observer et surtout expérimenter ; mais il est une partie de l’observation et de l’expérimentation qu’il ne faut pas négliger à cause de sa grande importance, ce sont les circonstances et les conditions nécessaires à la production des faits, c’est ce que M. Claude Bernard appelle le déterminisme du phénomène.

Marius LUNEAU.


  1. Claude Bernard. 1re Leçon sur la chaleur animale, p. 2.