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— Montrez-moi comment je dois faire, grand’mère.

— Tiens, comme ceci, mon fils.

Et elle passa sa tête par le trou. Aussitôt le fils du pêcheur la prît par les pieds et la précipita sur la roue garnie de rasoirs et, en un moment elle tomba en bas moulue et hachée en morceaux menus comme de la sciure de bois. —

Alors, il se promena partout par le château, pour voir s’il ne retrouverait pas son frère. Il rencontra un renard femelle, qui lui dit :

— Comment avez-vous pu venir ici ?

— Vous parlez donc aussi, vous ? — lui répondit-il, tout étonné.

— Comme vous le voyez.

— Oh ! j’ai su venir à bout de la vielle femme, moi !

— Comment cela ? —

— Comment ? Je l’ai précipitée, la tête la première, sur sa roue garnie de rasoirs, et elle a été hachée en morceaux menus comme de la sciure de bois. —

— Oh ! que je voudrais que ce fût vrai !

— Rien n’est plus vrai, vous pouvez m’en croire.

— Alors vous m’avez délivrée !

Et aussitôt le renard femelle se changea en une princesse, d’une beauté merveilleuse ! —

— Voilà cinq cents ans, dit-elle, que j’étais retenue ici sous un charme par cette sorcière maudite !

— Et mon pauvre frère, ne pouvez-vous me dire ce qu’il est devenu ! —