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méchanceté et les noires trahisons de ta sœur. Celle-ci a été toujours sans cœur et sans pitié pour toi. Pour expier ses crimes et la purifier, et l’arracher ainsi à la damnation éternelle, il faut la soumettre à une terrible épreuve : il faut faire chauffer un four et l’y jeter, vivante. Quand elle aura ainsi passé par le feu, elle sera pure devant Dieu, et, comme vous, elle nous rejoindra au paradis, où nous retournons à présent ! —

Les deux chiens disparurent alors, on ne sait comment, et l’on fit ce qu’ils avaient recommandé à l’égard de la sœur du roi.[1]


Conté par Marguerite Philippe, de Pluzunet (Côtes-du-Nord).


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  1. Dans une autre version de ce conte, que j’ai aussi recueillie, les chiens sont ou nombre de trois. Il s’y trouve aussi un géant dont la vie ne réside pas dans son corps ; elle est dans un œuf, l’œuf est dans une colombe, la colombe dans un lièvre, le lièvre dans un loup, et le loup dans un livre magique qui se trouve dans le château et qu’il faut brûler dans un grand feu pour l’en faire sortir. — Le héros du conte tue tous les différents animaux renfermés les uns dans les autres, et trouve enfin l’œuf qu’il brise sur le front du géant. Aussitôt celui-ci expire et de tous les coins du vieux château se lèvent des princes, des princesses, des ducs et des barons enchantés et retenus là, sous diverses formes, depuis grand nombre d’années.