Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/120

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vieux jardinier, et il lui demanda de revenir à la cour, comme précédemment.

Malo, qui regrettait également les beaux jardins où il avait passé toute sa vie, et les bonnes conversations avec son roi, revint volontiers. Le roi voulut se charger de l’éducation de Charles, et Malo y consentit facilement.

Le vieux monarque n’avait pas oublié les paroles imprudentes du jardinier, au dîner du baptême, et il voulait prendre ses précautions, de bonne heure, pour empêcher la réalisation du souhait qu’il avait exprimé.

Charles fut bientôt exposé sur la grande mer, dans un berceau de verre, et abandonné a la grâce de Dieu.

Le roi attendait son marchand de vin de Bardeaux, qui devait venir lui apporter du vin. Le marchand de Bordeaux rencontra en mer le berceau où avait été exposé Charles. Il recueillit l’enfant, admira sa beauté et résolut de l’amener a sa femme et de l’adopter. Dans sa joie et son empressement à le montrer a sa femme, il fit virer de bord son bâtiment et retourna immédiatement à Bordeaux.

Sa femme fut heureuse du cadeau que lui faisait son mari, car ils n’avaient pas d’enfants, quoique mariés depuis longtemps. Charles fut dès lors élevé et instruit comme s’il eût été le propre