Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/128

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din. Il alla les y trouver, et, dès qu’elle l’aperçut, la princesse lui demanda :

— Et les trois poils d’or de la barbe du Diable ?

— Les voici, répondit-il en les montrant. La princesse courut le dire à son père. Quand le vieux roi vit les trois poils, il fut pris d’un tel accès de fureur, qu’il se planta lui-même son poignard dans le cœur et mourut aussitôt.

— Va-t’en au Diable ! dit Charles, en voyant cela.

Rien ne s’opposait plus au mariage de Charles avec la princesse.

Il écrivit au marchand de Bordeaux de se rendre promptement à Paris. Il vint, révéla tout, et l’on sut alors que Charles était le fils du vieux jardinier du palais et le filleul du roi. On constata aussi l’accomplissement du souhait du vieux jardinier, lorsqu’il avait dit, en portant la santé du roi, au dîner du baptême : A votre santé, sire, et Dieu veuille que votre fille et mon fils soient unis, un jour.

Le mariage fut célébré, et il y eut de belles noces, avec des festins, des danses et des jeux de toutes sortes, pendant quinze jours.

J’étais là cuisinière ; j’eus un morceau avec une goutte, un coup de cuillère à pot sur la bouche, et, depuis, je n’y suis pas retournée. Mais, avec