Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/133

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— Monte sur mon dos, et je te conduirai jusqu’au Soleil. Nous avons mille lieues à faire pour arriver, avant le coucher du Soleil, au premier château où nous passerons la nuit.

Trégont-à-Baris monta sur le dos de la belle jument blanche, et aussitôt celle-ci s’éleva en l’air avec lui. Ils arrivèrent auprès d’un château, au moment où le Soleil allait se coucher. Trégont-à-Baris descendit, sur le conseil de la jument, et frappa à la porte du château : dao ! dao !

— Qui est là ? demanda une voix de l’intérieur.

— Trégont-à-Baris ! Ma cavale et moi nous faisons trente et un !

On lui ouvrit et il entra, et il soupa avec la fille du maitre du château.

— Où allez-vous comme cela ? lui demanda celle-ci.

— Ma foi, Princesse, je ne sais pas trop. On m’a commandé d’aller demander au Soleil pourquoi il est si rouge, le matin, quand il se lève, et je ne sais de quel côté me diriger.

— Eh bien ! si jamais vous arrivez au but de votre voyage, chez le Soleil, demandez-lui aussi, je vous prie, ce qui est cause que mon père est malade, depuis si longtemps, et ce qu’il faudrait faire pour lui rendre la santé.

— Je le lui demanderai, Princesse.

Le lendemain matin, dès que le Soleil fut levé,