Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/138

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soupa encore avec le maître du château, qui lui demanda :

— Eh bien ! avez-vous fait ma commission auprès du Soleil ?

— Oui, je l’ai faite.

— Et que vous a-t-il dit ?

— Il m’a dit que, sous votre poirier, il y a une barrique d’argent, et que c’est le côté de l’arbre où se trouve l’argent qui est desséché et stérile, tandis que l’autre est vert et fertile.

On abattit aussitôt le poirier, et l’on reconnut que le Soleil avait dit vrai.

Le lendemain matin, Trégont-à-Baris et sa cavale se remirent en route, de bonne heure, et, au coucher du Soleil, ils étaient devant le premier château où ils avaient passé la nuit, en allant[1]. Trégont-à-Baris y fut encore bien reçu, et il soupa avec la fille du maître, car celui-ci était toujours malade sur son lit.

— Eh bien ! lui demanda-t-elle, avez-vous fait ma commission auprès du Soleil ?

— Oui, je l’ai faite, Princesse.

— Et que vous a-t-il répondu ?

— Il m’a dit que, sous le pied droit du lit de votre père, il y a un crapaud, et que votre père

  1. Ordinairement, le héros passe par trois châteaux ; ma conteuse semble en avoir omis un.