Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/140

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— De quoi donc s’est-il vanté encore ?

— De quoi ? De vous amener ici, dans votre palais, la Princesse au Château d’Or !

— Vraiment ? Dites-lui de venir me parler sur-le-champ, car je suis bien désireux de voir cette Princesse-là.

On avertit Trégont-à-Baris qu’il fallait se rendre immédiatement auprès du Roi.

— Comment ! Trégont-à-Baris, lui dit le vieux monarque, vous vous êtes vanté de pouvoir m’a-mener ici, dans mon palais, la Princesse au Château d’Or ?

— Moi ? mon Dieu ! Je n’ai jamais rien dit de semblable, Sire.

— Vous l’avez dit, et il faut que vous le fassiez, ou il n’y a que la mort pour vous. Partez immédiatement.

Voilà notre pauvre Trégont-à-Baris bien embarrassé de nouveau. — Que faire ? se disait-il à lui-même. Si encore ma bonne cavale blanche venait, comme l’autre fois, à mon secours !

Il partit, le lendemain matin, de bonne heure. A peine fut-il sorti de la cour, qu’il vit venir à lui sa cavale blanche, qui parla ainsi :

— Monte vite sur mon dos, et partons, car nous avons un long voyage à faire.

Il l’embrassa de joie, puis monta sur son dos, et les voilà partis.