Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/144

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arrivé, car la plus affreuse famine règne dans notre île. Si jamais tu as besoin de nous, appelle, et nous nous empresserons d’aller à ton secours.

— Ma foi, mes pauvres bêtes, j’ai grand besoin de secours, dès à présent.

— Que pouvons-nous faire pour toi ?

— Le Roi de France m’a ordonné de lui apporter à Paris le château de la Princesse au Château d’Or, et si je ne le fais pas, il n’y a que la mort pour moi.

— Si ce n’est que cela, ce sera bientôt fait.

Et les quatre lions coururent au Château d’Or, le déracinèrent du rocher sur lequel il se trouvait et le portèrent sur le bateau. Puis, avant de s’en aller, ils dirent encore à Trégont-à-Baris :

— Tu auras encore besoin de nous, Trégont-à-Baris ; mais, en quelque heu que tu sois, appelle-nous, et nous arriverons.

Le lendemain matin, quand le Roi ouvrit les yeux, il fut bien étonné de voir comme sa chambre était éclairée plus que d’ordinaire.

— Qu’est ceci ? dit-il.

Et il sauta hors de son lit et mit la tête à la fenêtre.

— Holà ! s’écria-t-il aussitôt, c’est le Château d’Or qui est arrivé !

Et il courut à la chambre de la Princesse, et lui dit :