Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/153

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ci lui demanda s’il voulait être son page. Il répondit affirmativement,

— Eh bien, j’en parlerai aujourd’hui même à mon père, dit-elle.

Son père la laissa libre de faire à sa volonté, à ce sujet, et, dès le lendemain, Guyon parut à la cour en qualité de page des princesses. Elles étaient trois, et il n’avait rien autre chose à faire, tous les jours, que les accompagner dans leurs promenades, dans les jardins et les bois qui entouraient le château.

Bientôt, les trois princesses raffolèrent du jeune page, si bien qu’un autre page, qui les accompagnait jusqu’alors et dont il avait pris la place, en conçut une violente jalousie.

Un jour que Guyon était, à son ordinaire, avec les princesses, dans les jardins du palais, un nuage descendit soudain à leurs pieds, et un géant qui en sortit enleva l’une d’elles, l’aînée, l’emporta au sein du nuage, puis s’éleva avec elle dans les airs.

Le vieux roi fut inconsolable de la perte de sa fille. Il promit une somme d’argent énorme à celui qui la lui rendrait. Mais, personne ne s’offrit pour tenter l’aventure.

Le page à qui avait succédé Guyon auprès des princesses alla, un jour, trouver le monarque et lui dit que Fleur-d’Épine (c’est le nom que les