Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/167

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au palais du roi, déguisé en valet de ferme. Il demanda si l’on n’avait pas besoin d’un valet d’écurie. Il se trouvait qu’il en était parti un, la veille, et on le prit pour le remplacer. La disette d’eau continuait à sévir, plus forte que jamais ; c’était une calamité publique.

Un jour, en causant avec les autres valets, Fleur-d’Épine dit qu’il était capable de faire revenir l’eau dans les fontaines et les puits de la ville. Ce propos fut rapporté au roi, qui le fit appeler.

— Comment ! lui dit-il, sans le reconnaître, vous vous êtes vanté de pouvoir faire revenir l’eau dans les fontaines et les puits de la ville ?

— Oui, sire, répondit-il, et je ne m’en dédis pas.

— Je vous donne la main de celle que vous voudrez de mes trois filles, si vous faites cela.

Fleur-d’Épine fit venir des ouvriers avec des pioches et des pelles, puis, en présence de toute la cour assemblée, il leur indiqua un point, près des murs du palais et leur dit : — Fouissez là.

Les ouvriers se mirent à l’œuvre et découvrirent bientôt un grand galet rond. Le galet fut enlevé, et on trouva dessous un grand bassin en cuivre. Le bassin en cuivre fut aussi enlevé, et aussitôt l’eau jaillit à la hauteur des toits, et tout le monde se mit à boire avec avidité, comme si