Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/169

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du démon, et que personne ne pouvait l’en délivrer, ni médecin ni prêtre.

— Eh bien, répondit-il, moi je réponds de faire ce que ne peuvent faire ni les médecins ni les prêtres.

Ces paroles furent aussitôt rapportées à l’empereur, qui fit appeler Fleur-d’Epine et lui dit :

— Est-il vrai, jeune homme, que vous vous êtes vanté de pouvoir guérir ma fille de la terrible maladie qui fait notre désolation à tous ?

— Je l’ai dit, sire, et je ne m’en dédis pas.

— Si vous faites cela, je vous donnerai tout ce que vous me demanderez, même la main d’une de mes filles, à votre choix, si vous le voulez.

— Votre fille, sire, a fait sa première communion n’y étant pas suffisamment préparée ; elle a caché un grand péché à son confesseur. La nuit qui suivit, elle fut malade, vomit la sainte Hostie, et un crapaud, sortant aussitôt de dessous son lit, l’avala et se cacha de nouveau dans un trou, sous le lit. Il faut prendre le crapaud, le faire bouillir dans de l’eau et donner cette eau à boire à la princesse, et aussitôt elle se trouvera aussi bien portante qu’elle le fut jamais.

On déplaça le lit et le crapaud fut découvert. Fleur-d’Épine le prit et le mit dans de l’eau qui bouillait sur le feu, dans une chaudière. Déjà la malade se sentait soulagée ; mais, quand elle eut