Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/20

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’un magicien, qui le prend à son service. Un jour, le magicien part en voyage et remet à son valet un grand trousseau de clefs, en lui disant que chacune d’elles ouvre la porte d’une chambre du château ; il n’en est qu’une dont il lui défend l’entrée.

La même clef n’ouvre pas toutes les portes, chacune a la sienne. Une seule résiste, et si l’on veut la forcer, il en sort une fumée noire et épaisse, qui se répand dans toutes les chambres, qui ternit l’éclat des diamants et des pierres précieuses de toute sorte dont elles sont remplies, les altère et les fait tomber en poussière ; ou bien encore, c’est le Diable, retenu captif dans le cabinet défendu, qui est rendu à la liberté, et emporte le héros !

Je serai sans doute plus dans mon rôle en donnant maintenant quelques détails sur la composition de ces trois volumes, sur mes conteurs et la manière dont j’ai recueilli leurs récits.

Tous mes contes ont d’abord été recueillis dans la langue où ils m’ont été contés, c’est-à-dire en breton. Je les reproduisais, sous la dictée des conteurs, puis je les repassais plus tard à l’encre, sur la mine de plomb du crayon, enfin, je les mettais au net et les traduisais en Français, en comblant les petites lacunes de