Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/234

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d’après ce que je vois, mais, j’irai pourtant jusqu’au bout.

La nuit venue, il se rendit, pour la seconde fois, au vieux manoir et se cacha sous un tas de fagots, au bas de la salle. A minuit, les douze diables descendirent, comme la veille, par la cheminée.

— Je sens odeur de chrétien ! dit le Diable Boiteux.

Et ils cherchent et découvrent encore le meunier, parmi les fagots.

— Ah ! c’est encore toi, meunier ! comment n’es-tu pas mort, après le jeu d’hier soir ? Mais, sois tranquille, nous allons en finir avec toi, cette fois, et ce ne sera pas long.

Et ils le jetèrent dans une grande chaudière remplie d’huile, qu’ils firent ensuite bouillir sur le feu.

Le coq chanta, pour annoncer le jour, et les diables partirent encore.

La princesse vint aussitôt et retira le meunier de la chaudière. Il était cuit et ses chairs tombaient en lambeaux. Et pourtant, elle le ressuscita encore, avec son onguent.

La troisième nuit, les diables furent encore étonnés de retrouver le meunier en vie :

— C’est la dernière nuit, et si nous n’en finissons pas avec lui, cette fois, nous perdrons tout.