Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/235

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Il doit être protégé par quelque magicien. Que faire ?

Chacun donne son avis, et le Diable Boiteux dit :

— Il faut faire un bon feu, rôtir le meunier à la broche, puis le manger.

— C’est cela, dirent les autres, rôtissons-le, puis nous le mangerons.

Mais, leur délibération et leurs préparatifs avaient duré trop longtemps, et, au moment où ils allaient embrocher le meunier, pour le mettre au feu, le coq chanta, et il leur fallut partir sur-le-champ, et ils abattirent le pignon de la maison, en s’en allant, avec un vacarme épouvantable.

La princesse arriva encore avec son onguent, mais, elle n’en eut pas besoin, cette fois. Elle embrassa le meunier, dans le transport de sa joie, et lui dit :

— Tout va bien ! vous m’avez délivrée, et le trésor vous appartient, à présent.

Et ils déplacèrent la pierre du foyer et trouvèrent dessous trois barriques d’or et trois barriques d’argent.

— Emportez l’or et l’argent, dit la princesse, et faites-en tel usage qu’il vous plaira. Quant à moi, je ne puis pas encore rester avec vous ; je dois auparavant accomplir un voyage, qui durera