Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/237

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Quand fut venu le jour où devait arriver la princesse, il alla au lieu du rendez-vous, dans le bois, accompagné de son ami. Comme il attendait l’heure, étant venu trop tôt, il mangea une seconde pomme de celles qu’il avait achetées à la vieille, et se trouva aussitôt pris de sommeil. Il s’assit sur le gazon, au pied d’un arbre, et s’endormit.

La princesse arriva, peu après, dans un beau carrosse couleur des étoiles et attelé de dix chevaux, aussi couleur des étoiles. Quand elle vit que le meunier dormait, elle devint triste et demanda à son ami pourquoi il s’était endormi.

— Je ne sais pas bien, répondit-il, mais, il a acheté des pommes à une vieille femme, que nous avons rencontrée, au bord de la route ; il vient d’en manger une, et aussitôt il s’est trouvé pris de sommeil.

— Hélas ! c’est bien cela, car la vieille à qui il a acheté des pommes est une sorcière, qui ne nous veut que du mal. Je ne peux pas l’amener avec moi, en cet état, mais, je reviendrai, deux fois encore, demain et après demain, et si je le trouve éveillé, je le ferai monter dans mon carrosse. Voici une poire d’or et un mouchoir que vous lui donnerez, quand il s’éveillera, et vous lui direz que je reviendrai demain, à pareille heure.