Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/24

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le voir, par les noms inscrit; à la fin de chacun de mes contes, mais ce sont là les deux principales.

L’arrondissement de Lannion est certainement la région bretonne où les chansons, les contes et les mystères, ou jeux scéniques des anciens temps, se sont le mieux conservés : aussi, l’ai-je déjà appelé ailleurs l’Attique de la Basse-Bretagne[1]. L’esprit trécorois me semble, en effet, en général, plus délié, plus ouvert et plus cultivé que celui du Cornouaillais, mais surtout du Léonard. Dans le pays de Léon, malgré de patientes et longues recherches, un peu sur tous les points, je n’ai trouvé de contes qu’à l’état de fragments, et encore fort peu ; les poésies chantées aussi, gwerziou et soniou, y sont rares, si ce n’est peut-être aux environs de Morlaix, où les anciens évêchés de Tréguier et de Léon se trouvaient en contact. Le Léonard ne chante pas; et quant aux manuscrits crasseux de vieux mystères, pompeusement décorés du nom de tragédies, je n’en ai pas trouvé un seul dans tout le Léon[2], tandis que le pays de Tréguier

  1. Dans la préface de Sainte Tryphine et le Roi Arthur, mystère breton en deux journées et huit actes, texte breton et traduction française. — Clairet, imprimeur à Quimperlé, 1863.
  2. Je n’ignore pas que le manuscrit de Sainte Nonne a été pourtant trouvé dans la commune de Dirinon, au sud de Landerneau ; mais c’est déja la Cornouaille.