Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/241

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

venu, entre et tu me raconteras un peu ce qui se passe dans le monde, car il y a si longtemps que je n’en ai eu des nouvelles !

Le meunier entra et dit son nom, son pays et l’objet de son voyage.

— Je veux faire quelque chose pour toi, mon fils, lui dit le vieillard. Voici des guêtres enchantées, qui m’ont été bien utiles, quand j’avais ton âge ; mais, aujourd’hui, elles ne me servent plus à rien. Quand tu les auras sur tes jambes, tu pourras faire sept lieues, à chaque pas, et tu arriveras ainsi sans trop de mal au château de l’Étoile-Brillante, qui est encore loin, bien loin d’ici.

Le meunier passa la nuit dans la hutte du vieil ermite, et le lendemain, dès le lever du soleil, il mit les guêtres sur ses jambes et partit.

Il allait bon train, à présent. Rien ne l’arrêtait, ni les rivières, ni les fleuves, ni les forêts, ni les montagnes. Vers le coucher du soleil, il remarqua une autre hutte, semblable à la précédente, sur la lisière d’une forêt, et, comme il avait faim et qu’il était aussi un peu fatigué, il se dit : — Il faut que je demande à souper et à loger, dans cette hutte ; peut-être m’y donnera-t-on aussi quelque bon avis.

Il poussa la clôture de genêt, qui céda facilement, et aperçut, au fond de l’habitation, accroupie parmi la cendre, sur la pierre du foyer, une