Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/249

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rasse beaucoup, et je voudrais avoir votre avis à ce sujet : j’ai un joli petit coffret, qui avait une gentille petite clef d’or, que j’aimais beaucoup. J’ai perdu cette clef et j’en ai fait faire une nouvelle. Mais, voilà que je viens de retrouver l’ancienne clef, avant d’avoir essayé la nouvelle. L’ancienne était fort bonne, et je ne sais pas encore ce que sera la nouvelle. Dites-moi, je vous prie, à laquelle des deux dois-je donner la préférence, à l’ancienne ou à la nouvelle ?

— Il faut toujours avoir des égards et du respect pour ce qui est vieux et ancien, répondit le vieillard ; je demande pourtant à voir les deux clefs avant de me prononcer définitivement pour l’une ou l’autre.

— C’est juste, dit la princesse, et je vais vous les présenter toutes les deux.

Et elle se leva de table et passa dans sa chambre, d’où elle revint aussitôt, en tenant le meunier par la main, et, le présentant à la société, elle dit :

— Voici la clef ancienne, que j’avais perdue et que je viens de retrouver ; quant à la clef nouvelle, c’est le jeune prince de céans, auquel je suis bien fiancée, mais, la cérémonie religieuse n’a pas eu lieu, de sorte que je suis encore libre de disposer de ma main comme il me plaira. Comme vous l’avez fort bien dit, monseigneur, ce qui est vieux et ancien mérite respect et considération. Je garde