Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/258

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grandissait, il se garnissait de chair, chaque membre revenait à sa place, tant et si bien que, peu à peu, le corps entier se reconstitua et se retrouva ; vivant et aussi sain que jamais.

— Holà ! s’écria alors la princesse, tout va bien ! Maintenant, les géants (ou les démons) n’ont plus aucun pouvoir ni sur moi ni sur les miens, et tout ce qui est ici vous appartient, Fanch, jusqu'à moi-même

Aussitôt on vit arriver, de tous côtés, une foule de gens de tout rang et de toute condition, des princes, des princesses, des ducs, des barons, des gens du commun, qui tous étaient retenus enchantés dans le château. Il en sortait de partout, et ils remerciaient celui qui les avait délivrés, puis ils partaient, chacun pour son pays.

— Partons aussi, dit Fanch à la princesse ; allons chez votre père.

— Pas encore, répondit-elle ; il nous faut séjourner encore trois jours ici, et, pendant ces trois jours, vous devrez rester sans manger ni boire, complètement à jeun, jusqu’au coup de neuf heures, chaque matin. Si vous buvez ou mangez la moindre chose, avant cette heure, vous vous endormirez aussitôt, et ne me reverrez plus. Tous les matins, je viendrai vous voir, à midi, et alors vous pourrez manger et boire. Vous m’attendrez, assis sur la pierre de la fon-