Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/262

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arriva ; le voyant encore endormi, elle poussa un cri de douleur, et dit :

— Ah ! le malheureux, il dort encore !

— C’est la petite vieille qui en est cause, dit le domestique. Elle est encore venue, et a offert une orange à mon maître, qui l'a acceptée et mangée, et aussitôt il s’est endormi.

— Voici un troisième mouchoir, que vous lui donnerez, quand il se réveillera, et vous lui ferez mes derniers adieux, car, hélas ! je ne le reverrai plus.

Et elle s’éleva encore vers le ciel, en poussant une plainte touchante.

Fanch se réveilla à l’instant, et vit le bas de sa robe et ses pieds. O douleur ! cette fois elle était toute noire. Noir était aussi le troisième mouchoir qu’elle avait laissé à son domestique, pour lui être remis.

— Hélas ! je m’étais encore endormi ! s’écria-t-il, avec douleur.

— Oui, malheureusement, mon pauvre maître. La princesse, avant de disparaître, m’a laissé, pour vous le remettre, ce troisième mouchoir, et elle m’a recommandé de vous faire ses adieux, car vous ne la reverrez plus.

Grande fut la douleur de Fanch, en apprenant cela. Il pleurait et s’arrachait les cheveux, et criait :