Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/293

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La femme du bûcheron accommoda le lièvre, à sa façon, et l’on s’attabla et l’on mangea de bon appétit, en causant de choses et d’autres.

Bien ! Mais, voilà que la femme du bûcheron accoucha, dans la nuit, d’un gros garçon. Le roi s’offrit pour en être le parrain. Mais, où trouver une marraine de qualité, comme il convenait pour un pareil seigneur ?

— Allez demander la demoiselle du château, mon homme, dit la bûcheronne à son mari.

Et le bûcheron endossa son habit des dimanches et prit la route du château. Il fit part à la châtelaine du sujet de sa visite. La demoiselle, qui était près de sa mère, s’écria aussitôt avec dédain :

— Moi servir de marraine au fils d’un bûcheron, et avec un charbonnier pour parrain, peut-être ! Cherchez donc ailleurs des gens de votre condition !

Et elle se leva pour s’en aller.

— Le parrain, dit le bûcheron, est un beau et riche seigneur, et j’ai pensé qu’il convenait de lui choisir une commère aimable et jolie.

— Un riche et beau seigneur ?... Qui est-ce donc ? demanda la demoiselle, intriguée.

— Je ne saurais, en vérité, vous dire qui il est, ni d’où il vient ; mais, il est vêtu très richement, il est beau et généreux et je ne serais pas étonné