Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/300

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On apporta tout ce qu’on put trouver de cordes, dans les écuries, les étables et ailleurs, on les attacha bout à bout, puis Efflam entra dans un grand panier auquel on attacha la corde, et on le descendit dans le puits. Il descendait, descendait, descendait toujours, dans une grande obscurité. Quand il eut ainsi descendu, pendant environ douze heures, il aperçut enfin une faible lumière, qui allait grandissant, à mesure qu’il descendait, et il finit par toucher terre et se trouva dans un beau jardin rempli de belles fleurs. Non loin de là, il aperçut un beau palais, devant lequel se promenait, seul, un vieillard à barbe blanche. Le vieillard s’avança vers lui et lui parla ainsi :

— Bonjour, mon fils. Je sais qui tu es et ce que tu viens chercher ici. Tu es le filleul du roi de France, et ton parrain t’envoie ici pour savoir ce qu’il y a au fond du puits par lequel tu es descendu.

— C’est vrai, grand-père, répondit Efflam, étonné.

— Je connais toute ton histoire, mon enfant, et je sais que le faux filleul du roi, qui a pris ta place à la cour, ne t’a fait descendre dans le puits que pour se débarrasser de toi, persuadé que tu n’en reviendrais pas. Mais, tu t’en retourneras, sain et sauf, et ses projets seront déjoués. Tu n’es pourtant pas encore au bout de tes