Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/312

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— Eh bien ! allez trouver le roi et dites-lui qu’il faut qu’il vous donne d’abord un beau carrosse, pour mettre la Princesse, puis les douze plus beaux chevaux de ses écuries pour les atteler au carrosse. Vous lui demanderez encore de l’or et de l’argent à discrétion, et de plus douze mulets, dont quatre chargés de viande de mouton, quatre chargés de lard, et les quatre autres chargés de blé ; car vous aurez besoin de tout cela.

Efflam remercia le vieillard et alla trouver le roi, qui lui fit donner tout ce qu’il lui fallait. Il se mit alors en route, et il marcha et marcha, tant et si bien qu’il arriva dans le royaume des Lions. Des lions affamés, la gueule béante, accoururent à lui, de tous côtés, prêts à le dévorer. Il s’empressa de leur distribuer la charge des quatre mulets qui portaient de la viande de mouton. Ils dévorèrent la viande et les quatre mulets avec. Alors, un lion, le plus grand et le plus beau de tous, s’avança vers Efflam et lui parla ainsi :

— Nous allions tous mourir de faim, et tu nous as sauvé la vie ; mais, je te revaudrai cela. Tiens, prends cette trompette, et si jamais tu as besoin de moi et des miens, en quelque lieu que tu sois, souffle dedans et nous arriverons aussitôt.