Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/314

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des Fourmis s’avança vers lui et lui parla de la sorte :

— Nous te devons la vie, car nous allions toutes mourir de faim, tant est grande la famine qui règne chez nous. Mais, je te revaudrai ce service. Prends ce petit sifflet d’ivoire, et, quand tu auras besoin de moi et des miens, souffle dedans, et nous arriverons aussitôt, en quelque lieu que tu sois.

Efflam prit le sifflet, remercia la reine des Fourmis et se remit en route, seul à présent, puisque ses douze mulets avaient été dévorés par les lions, les ogres et les fourmis. Il arriva, peu après, devant le Palais-Enchanté. C’était un palais magnifique au delà de tout ce qu’on peut dire. Il frappa à la porte. On lui ouvrit et il dit au portier :

— Je voudrais parler à votre maîtresse.

Le portier le conduisit devant une jeune fille d’une grande beauté. Il en fut tellement ébloui, qu’il resta la bouche ouverte à la regarder, sans rien dire. Enfin, quand il put parler, il lui fit connaître le sujet de sa visite.

— Je vous suivrai, répondit la princesse, mais, seulement quand vous aurez accompli quelques travaux par lesquels je veux vous éprouver. Ainsi, il vous faudra d’abord passer une nuit avec mon lion, dans sa cage, avec une tourte de pain pour lui donner à manger.