Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/319

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— Je vous suivrai volontiers où vous voudrez.

Et ils partirent aussitôt, dans un beau carrosse doré, attelé de beaux coursiers ailés, qui s’élevèrent en l’air et ne furent pas longtemps pour se rendre à Paris.

Le vieux roi fut tellement ébloui et charmé par la beauté de la Princesse, qu’il se sentit tout ragaillardi et voulut l’épouser sur-le-champ.

— Doucement, sire, lui dit-elle ; si vous n’aviez que vingt ou vingt-cinq ans, à la bonne heure ; mais, vieux et caduc comme vous l’êtes, ce serait folie à moi de vous épouser.

Et voilà le roi inconsolable.

— N’existe-t-il donc aucun moyen de me rendre ma jeunesse passée ? demanda-t-il à la Princesse.

— Il y en aurait bien un, répondit-elle, mais, je ne sais si vous consentiriez à tenter l’épreuve.

— Quel est-il ? Je veux le tenter, quel qu’il soit ; dites, vite !

— Il faudra d’abord vous faire mourir ; puis, avec une eau merveilleuse que je possède, je vous rappellerai à la vie et vous rendrai votre vigueur et votre beauté de vingt ans.

— Faites, faites vite !...

Et le vieux roi se laissa égorger, sans hésiter. Mais, la princesse dit alors à Efflam :