Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/364

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Cendrillon s’assit sur le dos de l’aigle et celui-ci s’éleva avec elle en l’air, bien haut, traversa la mer Bleue et la mer Rouge et déposa son fardeau au pied de la montagne de Cristal ; puis il s’en alla. Mais, la montagne était haute, la pente roide et glissante, et la pauvre Cendrillon ne savait comment s’y prendre pour arriver jusqu’au faîte. Elle aperçut un renard qui jouait avec des boules d’or, semblables à celles que lui avait jetées son mari, dans sa fuite précipitée, et qu’elle avait encore dans ses poches. Le renard faisait rouler ses boules d’or du haut de la montagne, puis il venait les reprendre, en bas. Il aperçut Cendrillon, et lui demanda ce qu’elle cherchait par là.

Cendrillon lui conta son histoire.

— Ah ! oui, répondit-il, vous êtes Cendrillon, sans doute, la fille cadette du roi de France ? Votre mari doit se marier demain avec la fille du maître du beau château qui est sur le haut de la montagne de Cristal.

— Mon Dieu ! que me dites-vous là ? s’écria la pauvre fille. Je voudrais bien lui parler ; mais, comment gravir cette montagne ?

— Prenez-moi la queue avec les deux mains, tenez bien, et je vous ferai monter jusqu’au sommet, répondit le renard.

Cendrillon prit, avec ses deux mains, la queue du renard et put monter ainsi jusqu’au sommet