Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/423

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montagne. Quand il sera arrivé... Écoute bien, bossu !...

Le bossu, sur son arbre, ne perdait pas un mot de ce qu’il disait, vous pouvez bien le croire.

— Quand ils seront arrivés, le roi et lui, au haut de la montagne, ils auront affaire à cinq cent vingt soldats et à soixante géants. Je ne voudrais pas être à leur place. Mais, s’ils peuvent atteindre le château (car c’est sur cette montagne qu’est le château de la princesse Ronkar), à midi juste, ils trouveront les soldats et les géants endormis, et alors, leur affaire sera bonne. Les portes du château seront toutes ouvertes (car là, il n’arrive pas souvent du monde de notre pays), et ils pourront y entrer facilement. Dans une salle splendide, ils verront une princesse, belle comme le soleil, couchée et dormant sur son lit. Qu’ils ne restent pas, bouche béante, à la contempler ; mais, qu’ils s’empressent de lui mettre un mouchoir dans la bouche, pour l’empêcher de crier, qu’ils l’enlèvent dans leurs bras et partent, vite, sans regarder derrière eux.

Mais, hélas ! s’ils n’arrivent pas au château, à midi juste, c’en est fait d’eux, et ils ne reverront jamais leur pays. Rappelle-toi bien, bossu !...

En ce moment, le jour commença à poindre, et les voleurs (car c’étaient des voleurs) se dispersèrent, après avoir reçu les ordres de leur chef.