Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/432

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où ils s'étaient arrêtés, en allant au château de la princesse, et au retour de là. Peut-être y verrait-il le boiteux, qui lui apprendrait le secret qu'il cherchait.

Il se rendit donc au bois, monta sur l'arbre et attendit.

Vers minuit, les brigands arrivèrent, comme d'habitude. Chacun rendit compte au chef de sa conduite, et le boiteux dit, à son tour :

— Le roi de Portugal est encore dans le bois, camarades !

— Laisse-nous donc tranquille avec ton roi de Portugal, lui dit-on.

— Je vous le répète, le roi de Portugal est dans le bois. Il cherche un remède pour guérir son ami le bossu, dont toute la moitié inférieure, jusqu'à la ceinture, est pétrifiée. Je sais bien, moi, ce qu'il faudrait faire pour le guérir. Il faudrait que le roi (il ne fera jamais cela) égorgeât de ses propres mains son fils unique, comme un petit cochon, et en recueillit le sang, dans un vase, pour en arroser le bossu pétrifié. Aussitôt il reviendrait à son état primitif, aussi sain que jamais. Mais, je le répète, jamais le roi ne fera cela.

Le roi avait bien entendu, sur l'arbre. Le jour vint et les brigands se dispersèrent, et le roi se remit en route pour revenir à son palais. Sa per-