Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/449

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— Mon Dieu, serait-ce donc vrai ?

— Oui, car elle vous croit mort, n’ayant eu en aucune façon de vos nouvelles, depuis trois ans. Mais, promettez-moi de me donner une moitié de tout ce qui appartiendra à votre femme et à vous, dans un an et un jour, et je vous conduirai jusqu’à la porte de la cour du palais de votre beau-père, pour demain matin, avant l’heure où le cortège se rendra à l’église.

— Oui, je vous promets de vous donner cela, et davantage encore, si vous faites ce que vous dites.

— Eh bien ! montez, à présent, sur mon dos, et souvenez-vous bien, car, dans un an et un jour, vous me reverrez, en quelque lieu que vous soyez.

Iouenn monta sur le dos de l’homme mort, qui se jeta avec lui à la mer, nagea comme un poisson et le conduisit, pour le lever du soleil, à la porte du palais de son beau-père, puis il s’en alla, en disant :

— Au revoir, dans un an et un jour. Quand le portier du palais ouvrit sa porte, le matin, il fut effrayé en voyant auprès un animal comme il n’en avait jamais vu, et il s’enfuit en courant et en criant au secours. Les valets accoururent à ses cris. Ils prirent Iouenn pour un sauvage, et, comme il ne paraissait pas méchant, ils