Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/461

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l’état où je vous les confie, ni plus maigres, ni plus gras, ou malheur à vous ! Voici maintenant, derrière la porte, un petit cheval noir, que vous traiterez autrement. Tous les matins, vous lui administrerez, comme déjeuner, une bonne volée de coups de bâton, et frappez sans pitié ; le soir, vous lui jetterez dans sa mangeoire ce que les autres chevaux auront refusé de manger.

Puis, il le conduisit à une grande chambre qui était remplie de belles cages, dans lesquelles étaient renfermés des oiseaux de toute sorte, et il lui parla ainsi :

— Vous aurez à renouveler, deux fois par jour, la nourriture et l’eau de ces oiseaux, et ayez-en bien soin, car s’il en meurt un seul, ou si je les trouve en mauvais état, à mon retour, vous le paierez de votre :

Dans une autre chambre, il lui fit voir neuf pistolets, dans un coffre de chêne, et lui dit :

— Vous fourbirez ces pistolets, tous les jours ; et prenez garde qu’à mon retour j’y trouve la moindre tache de rouille, ou il n’y a que la mort pour vous !

Quand il eut fait toutes ses recommandations à son nouveau domestique, le maître du château partit, le lendemain matin, dès le point du jour.

Le prince, resté seul, se leva aussi de bonne heure et se mit au travail. Il commença par dis-