Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/471

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savant que moi, et peut-être celui-là pourra-t-il vous donner quelque bon conseil pour vous aider à trouver ce que vous cherchez.

— Je vous remercie, mon père, et que Dieu vous bénisse et exauce vos prières.

Le lendemain matin, le prince fit ses adieux à l’ermite, et se remit en route. Il eut bientôt faim, et, tirant de sa poche la serviette que lui avait donnée le solitaire, il la déploya, retendit sur le gazon, au pied d’un vieux chêne, et dit : « Serviette, fais ton devoir ! » et, à sa grande satisfaction, un excellent repas lui fut servi à l’instant, par enchantement. Après avoir mangé et bu, autant que cela lui faisait plaisir, il reploya avec soin sa serviette, la remit dans sa poche, et continua sa route. Après avoir marché quelque temps, il s’engagea dans une immense plaine, stérile et toute nue, et où il se vit soudain entouré d’une multitude infinie de fourmis, grosses comme des lièvres, et qui paraissaient être fort affamées. Il était bien embarrassé et ne savait que faire. Deux fourmis, plus grosses que les autres, marchèrent droit à lui ; il crut que c’était pour l’attaquer et le dévorer.

— Hélas ! pensait-il, c’en est fait de moi ! Puis, songeant à sa serviette :

— Tiens ! mais peut-être ma serviette me tirera-t-elle de danger ?