Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/479

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Roi des poissons, accours, accours,
Car j’ai besoin de ton secours !


Et un instant après, il vit un petit poisson, qui éleva sa tête au-dessus de Tenu, et parla ainsi :

— Qu’y a-t-il pour votre service, fils du roi de France ?

— Il doit se trouver quelque part, au fond de la mer, un coffre de fer, qui renferme la vie du Corps-sans-âme, dans un œuf, et je voudrais tenir ce coffre-là !

Le roi des poissons replongea aussitôt sous l’eau, et se rendit à son palais et donna l'ordre à ses hérauts de convoquer aussitôt tous les poissons de la mer, grands et petits.

Les hérauts soufflèrent dans de grandes conques marines, et les habitants de la mer, grands et petits, accoururent aussitôt, de tous les côtés. Le roi prit alors un grand livre, où étaient inscrits les noms de tous ses sujets, et, à mesure qu’il les appelait, ils se présentaient devant son trône, et il leur demandait s’ils n’avaient pas vu, quelque part, au fond de la mer, le coffre de fer qui renfermait la vie du Corps-sans-âme. Aucun d’eux ne l’avait vu. Tous avaient déjà répondu à l’appel, sans donner aucun bon renseignement, excepté un tout petit poisson, dont on n’attendait rien de bon. Enfin, il arriva aussi, et s’excusa